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Je m'sens pas bien...dans ma vie.
Si l'on affiche en société que " tout va bien,merci", que l'on n'a pas de problème grave, voire que l'on a tout pour être heureux, dans l'intimité, nous sommes de plus en plus nombreux à nous sentir mal à l'aise dans notre vie. les médecins qui prescrivent des anti-dépresseurs et des somnifères à tour de bras sont là pour en témoigner...
Cependant, ce mal-être n'est pas toujours avouable : un job bien payé, pas de maladie, de beaux enfants, une maison confortable, pas de quoi se plaindre ...et pourtant, ça ne va pas. Ne pas pouvoir le dire augmente encore le malaise et si l'on peut en rire entre copines autour d'un café, il devient difficile d'être drôle quand on est seul(e) face à soi. Car vous allez réellement mal.
Un exemple courant : le stress lié au travail. On peut être stressé. C'est même le signe que l'on est actif : je suis débordé parce que compétent, très demandé donc dans le courant du marché. Je réponds dans les temps donc on m'en demande davantage. Je ramène du travail à la maison (pour être au calme). Je ne vois plus mes enfants car mon agenda déborde et il faut préparer la réunion de lundi. Ma femme me regarde de travers mais je fais celui qui ne voit rien sinon nous sommes bons pour une dispute suivie d'une énième réconciliation où je vais faire des promesses que je ne tiendrai pas parce qu'il faut bien que le boulot se fasse si je ne veux pas me retrouver au chômage (ou tenir mes objectifs pour avoir la prime qui me permettra d'emmener ma famille en vacances)...etc. Jusqu'à quand tiendrez-vous ainsi ?
Moins facile encore : le stress lié à l'absence de travail. Pour une raison ou une autre, vous avez perdu ce job qui vous faisait vivre, chèrement gagné à l'issue d' études elles-mêmes source de sacrifices et de volonté. Trop vieux ? plus adapté ? trop cher ? délocalisation de l'entreprise ?...vous voilà sur le marché du travail, contraint à vous vendre ou du moins à vous rendre le plus attrayant possible pour séduire l'employeur qui voudra bien de vous. Petites annonces, cabinets de recrutement, cv et lettres de motivation deviennent votre quotidien. Les refus s'enchainent et vous vous acharnez à remplir résolument ces grandes plages vides qui vous séparent encore du retour de votre conjoint qui, lui, travaille. Vous vous sentez de plus en plus inutile, en colère contre la situation, contre les autres (familles, amis, anciens collègues) qui vous demandent des nouvelles : "Alors, tu as retrouvé du boulot ?". Seul, vous vous surprenez à rêver de monter une entreprise, de changer d'orientation, de prendre un nouveau départ mais...il y a toujours un mais qui vous empêche de le réaliser. Vous retournez pointer à Pôle Emploi.
Absolument inavouable : je ne supporte plus mes enfants. Je les déteste. Je hais leurs cris, leurs devoirs, leur linge à laver, leurs cours de musique ou de danse le mercredi...je ne me reconnais plus et je les déteste aussi pour ce que je suis devenue à cause d'eux. Pourtant, je les aime. Pourtant, j'ai pris un congé parental pour m'en occuper à plein temps et exercer mon rôle de mère comme je le souhaitais. Mais je n'avais pas envisagé ce qui m'attendait : un agenda plus surchargé qu'un poids lourd, une multitude de tâches répétitives et invisibles, des biberons à donner, des nuits écourtées, du ménage à recommencer, des jouets à ranger, un mari à chouchouter, une absence de vie sociale, l'impression de ne plus exister autrement qu'à travers eux. Je leur en veux et je m'en veux encore plus d'avoir choisi de me placer dans cette situation que je n'assume pas ou plus. Les autres mères, les parfaites, les Bree Van de Kamp y arrivent bien, elles ! Je suis nulle, je suis une mauvaise mère...et je visais la perfection. Honte sur moi ! Alors je crie (de préférence sur mes enfants ou sur mon abruti de mari qui ne m'aide pas et ne comprend rien) ou je pleure ou je me tais, de plus en plus souvent, parce que je ne peux pas en parler...ce n'est pas bien. Mais j'ai mal...
Dernier exemple, source de mal-être insidieux : je suis seul(e). Votre petite amie vous a largué ou votre mari a quitté le domicile conjugal pour incompatibilité d'humeur ou jeunette plus conciliante. Dans un premier temps, c'est mieux comme ça, ça ne pouvait plus durer de toute façon. Peu à peu, vous vous mettez à pleurer devant la télé quand le film se termine en happy-end, vous vous inscrivez sur un site de rencontres via le web, vous enfilez votre plus belle tenue pour aller draguer dans les boites de nuit ou vous faites inviter par de fidèles amis qui veulent vous présenter quelqu'un qui...lui aussi...mais ce n'est pas votre genre (il vit toujours chez maman). Pire, vous succombez à son charme, en vous forçant un peu, parce que vous n'allez quand même pas faire les difficiles ! Et quand ça ne fonctionne pas, vous vous surprenez à lorgner sur les couples d'amoureux qui s'embrassent, à les suivre en rêvant, à les détester de vous imposer leur bonheur et enfin, à pleurer parce que le couple, ce n'est pas pour vous. Vous êtes trop moche, trop difficile à vivre, trop indépendant(e), trop exigeant(e)...etc. Et vous n'en parlez plus ni à vos amis ni à votre famille parce que vous ne voulez pas les inquiéter. Tiens, ce statut vous l'avez même choisi : je suis un(e) célibataire endurci(e) et je le revendique; Après ce que j'ai vécu je ne suis pas prêt(e) à me remettre en couple, je suis heureux(se) comme ça. Et vous pleurez sur votre oreiller en martyrisant votre chat ou avalez une petite bière pour oublier...
"Je suis mal dans ma vie", ce sont les mots que l'on ne prononce pas et qui se transforment en maux que l'on peut soigner à coups d'anxyolitiques. "Ce n'est pas grave, ça va passer"...
Et quand ça ne passe pas ? Je ne vais quand même pas consulter un "psy"?!! je ne suis ni malade ni fou ni atteint à ce point-là... il y a pire.
Il y a mieux aussi. Si vous décidez de changer ce qui ne vous convient plus et osez en parler. Prendre sa vie en main et même à bras le corps pour affronter ce mal-être qui vous ronge est un premier pas. Cela ne changera pas la situation, seulement la manière dont vous la vivez.
Vous commencez quand ?